La mastication est un processus essentiel qui joue un rôle crucial dans la croissance oro-faciale en raison des forces exercées sur les dents, les maxillaires et les condyles. Cette fonction doit s’adapter en fonction de la consistance des aliments, avec une augmentation de la force musculaire selon la résistance des aliments. Cette force est ensuite transmise à l’os maxillaire, ce qui stimule son développement. Ainsi, la mastication est non seulement importante pour l’alimentation mais aussi pour le bon déroulement et maintien des traitements dentaires et orthodontiques. Il est donc primordial de prendre en charge précocement les pathologies liées à la mastication afin d’assurer une croissance harmonieuse des arcades dentaires.
Fonctionnement de la mastication : un aperçu physiologique
La mastication joue un rôle crucial dans la coordination des muscles, des articulations temporo-mandibulaires, des os maxillaires et des dents pour réduire les aliments en vue de faciliter la digestion. Cette fonction, bien que volontaire dans son action, se déroule de manière automatique. Son efficacité dépend de la surface totale des contacts occlusaux en occlusion d’intercuspidie maximale (OIM), et cette efficacité peut varier d’un patient à l’autre. Lors des cycles masticatoires, la mastication permet de réduire la taille des particules alimentaires.
Il est intéressant de noter que chaque individu présente une variabilité dans l’exécution de ce processus : environ 80 % des personnes ont un côté préférentiel lors de la mastication, et parmi elles, environ 80 % adoptent une fonction unilatérale alternée où le côté travaillant change au cours du processus. De plus, il est important de souligner que le côté préférentiel ne correspond pas nécessairement à la zone présentant le plus grand nombre de contacts occlusaux.
Différents facteurs peuvent influencer l’efficacité de la mastication tels que les douleurs dentaires (caries, mobilité dentaire), les avulsions non compensées, les malocclusions, les problèmes liés à l’articulation temporo-mandibulaire ainsi que les troubles posturaux ou linguales.
La morphogenèse des arcades dentaires est également un aspect clé associé à la mastication. La mandibule provient initialement de deux bourgeons distincts qui fusionnent au niveau de la symphyse mentonnière tandis que le maxillaire naît à partir de trois bourgeons distincts. Chaque zone issue de ces cinq bourgeons possède sa propre innervation et vascularisation spécifiques. En conséquence, leur croissance et physiologie sont indépendantes les unes des autres. Pendant le processus masticatoire, seules deux zones seront activées en réponse aux stimuli : toutes les dents issues du bourgeon inter-incisif maxillaire ainsi que celles provenant du bourgeon mandibulaire droit par exemple.